fbpx

Comment choisir ces ouvertures ?

Cette semaine j’ai décidé de parler des choix d’ouvertures.

 

Ce n’est pas une tâche facile, car pour choisir une ouverture il faut déjà en connaître l’existence.

 

Pour ma part, en tant qu’autodidacte, j’ai choisi mes premières ouvertures un peu par hasard et non pas par optimisation, ce qui a affecté bien évidemment ma qualité de jeu sur le long terme.

 

À l’époque (il y’a 20 ans), il n’existait pas les vidéos Youtube d’échecs pour nous faire découvrir les diverses ouvertures existantes.

Il y’avait les livres et les magazines à la place, mais ce n’était pas aussi facile et bien expliqué qu’aujourd’hui.

 

Aujourd’hui, c’est le contraire, il y’a trop d’informations et donc difficile de faire le tri entre :

 

  • Les ouvertures joué pour planter un “piège” (court terme)
  • Les ouvertures correctes à tout épreuve (long terme).

 

Un exemple d’ouverture court terme : le gambit letton.

Un exemple d’ouverture long terme : la caro-kann.

 

Aujourd’hui, je vous conseille de choisir une ouverture qui vous ressemble mais surtout qui vous challenge !

 

Je m’explique.

Le joueur typique n’aimant pas les positions tranchantes, ayant des problèmes avec les tactiques a tendance à jouer des ouvertures comme le système de Londres, le Stonewall ou la Colle, par exemple.

 

Cela vous ressemble peut-être, mais ne vous challenge pas.

Un conseil ?

Passer à 1.e4 sur une période pour vous challenger dynamiquement !

Si le saut dans le vide est trop fort, passez au gambit dame qui est un compromis entre un système très solide et 1.e4.

C’est bien évidemment valable à l’inverse pour les joueurs dynamiques par nature, chevronnés de gambits, qui dès que ce n’est pas le bazar sur l’échiquier se sentent pas à leur aise.

 

Sortez de votre zone de confort dans l’ouverture pour devenir un joueur plus complet. J’incite de tout cœur, les joueurs adeptes de la même ouverture depuis trop longtemps à explorer d’autres chemins de temps en temps.

 

Les champions l’ont eux-mêmes fait tout au long de leur carrière, incluant l’exception mondial MVL, qui avant de jouer sa “special one” la défense Grunfeld jouait beaucoup la défense hollandaise.

 

Je dirai que le choix d’ouverture c’est comme dans la vie avec nos partenaires, amis, collègues.

Les ouvertures rentrent et sortent de nos vies peuvent revenir ou sortir pour tout jamais.

Ce qui déterminera si vous devez garder une ouverture de façon sérieuse dans votre répertoire doit dépendre de vos relations avec elles.

Faites une balance entre les pours et les contres, tout simplement.

 

Par exemple, si la sicilienne dragon vous apporte beaucoup d’adrénaline tactique à chaque partie mais pas la stabilité positionnelle suffisante pour améliorer votre compréhension long terme, passez à la caro-kann ou e4 e5 pendant quelques mois pour voir les pours et les contres de ces nouvelles ouvertures.

 

Les questions que beaucoup de joueurs se posent à l’heure de jouer une nouvelle ouverture en cadence sérieuse sont souvent les mêmes :

Est-ce que je vais me rappeler des bons coups pendant la partie ?

Suis-je assez prêt pour la jouer ?

J’ai pas envie de perdre des points elo avec cette nouvelle ouverture que je connais pas bien. C’est risqué de la jouer, non ?

 

Ne pensez plus, agissez !

 

N’oubliez pas qu’on apprend en faisant des erreurs et que votre carrière échiquéenne est longue.

Les points elo que vous perdrez peut-être au début seront troqués contre du savoir.

À long terme votre elo finira par remonter, je vous l’assure.

De plus, personne n’est jamais assez prêt pour jouer une ouverture, même Magnus Carlsen se fait surprendre dans l’ouverture plusieurs fois par an.

 

Un des phénomènes qui m’a beaucoup aidé à chaque fois que j’ai décidé de commencer à jouer une nouvelle ouverture est la “chance du débutant”.

Je vous rassure, je ne vous parle pas du point de vue superstitieux.

Lorsque vous jouez une nouvelle ouverture vous êtes encore naïf face aux réponses de vos adversaires, vous n’avez pas encore bien acquis la mécanique de l’ouverture. La conséquence positive de cela et que vous pourrez éventuellement trouver des idées nouvelles peut-être pas les meilleures mais exclusives et ainsi déconcerter votre adversaire.

Pour ma part, ce phénomène m’a permis de gagner beaucoup de parties en testant de nouvelles ouvertures.

 

Mais alors que faire des ouvertures qu’on a jouée auparavant et qui ne sont plus d’actualité pour notre répertoire ?

 

Comme pour les personnes qui sont sorti de votre vie, pour raison x ou y, essayer de garder le meilleur de vos anciennes ouvertures.

C’est-à-dire, les idées tactiques, la compréhension structurelle, les plans, etc.

Selon l’occasion, cela ne vous empêche d’aller visiter vos anciennes ouvertures de temps en temps et selon l’importance que cette ouverture a pour votre progression.

Un petit gambit letton en blitz de temps en temps pour surprendre vos adversaires ça ne peut pas faire de mal.

 

J’espère que cette métaphore Relation Ouvertures – Humaines vous a plu et fait voir les choses sous un autre angle passons à présent aux rubriques de l’école.