La semaine dernière j’ai subi un des plus gros échecs en tournoi de cette année.
2,5 point sur 6.
28 points Fide de perdus (coeff. 20)
Abandon du tournoi à la ronde 6 (tournoi de 10 rondes)
La loose…
J’ai donc décidé de faire de la “réaction à l’échec” le thème principal de cette newsletter.
Comment réagir face à l’échec ?
Avant de nous attaquer à la résolution de cette problématique si difficile, je souhaite vous rappeler que l’échec a traversé la vie de tous les plus grands champions et personnalités connus, ayant triomphé dans leur discipline.
Magnus Carlsen a déjà terminé 9ème (perf 2670) sur 10 en juin 2017 lors d’un tournoi en cadence classique dans son pays.
Bobby Fischer s’est fait emprisonné un fou comme un débutant lors de la première partie du match de championnat du monde contre Boris Spassky en 1972.
Michael Jordan, a été exclu de son équipe de basket-ball au lycée.
Steve Jobs avait été viré d’Apple, société qu’il avait fondé, avant de la convertir en le succès mondiale qu’elle est aujourd’hui.
Les Beatles ont été repoussés par les maisons de disques à cause de leur style musical.
Walt Disney s’est fait renvoyer de son premier poste de rédacteur pour « manque d’imagination ».
Le point commun avec toutes ces célébrités, c’est qu’aucunes d’elles n’ont abandonnées après leur revers.
D’ailleurs pour les joueurs d’échecs cités en premiers ils ont tous les deux merveilleusement bien enchainés après leur échec.
Magnus se reprend aussitôt en s’imposant en départage face à Vachier-Lagrave au Paris Grand Chess Tour.
Bobby remporta le titre de champion du monde officiel, avec le score de 12,5 – 8,5 dans ce qu’on qualifie aujourd’hui du “match du siècle”.
Faire le deuil et rebondir
1. Faire le deuil
Échouer est une étape nécessaire dans la conquête de vos objectifs.
S’énerver, Douter, Ressasser, Denier, Baisser les bras au contraire, ne le sont pas.
Cependant même si ces étapes ne sont pas totalement nécessaire elles peuvent faire partie de votre processus et vous devrez apprendre à les canaliser.
Pour vous aider à relativiser sur votre réaction face à l’échec, voici la mienne (qui est loin d’être la bonne) :
J’ai pris la décision pour la première fois de ma vie de commencer un coaching en cours particuliers avec un professeur (bonne décision)
J’ai passé les 48h suivantes ma dernière défaite de blitzer sur internet de manière intensive pour me remonter le moral (à éviter)
J’ai tout de même pris 2h pour analyser tous ces blitz joués avec le module.
J’ai repris ma semaine d’entrainement classique (exercices tactiques, ouvertures, etc…).
Avec le recul, je pense que j’aurais pu évité cette réaction du déni de mauvaise passe que je traversais.
J’aurais du me déconnecter au moins un jour du jeu d’échecs, faire une pause.
Je me la suis finalement accordée en baissant considérablement mon rythme de jeu et entrainement ces deux derniers jours.
J’aimerai insister sur le fait que le contrôle de ces émotions est, selon moi, une des tâches les plus difficile dans le chemin à la progression.
Ce n’est pas toujours facile d’y faire face correctement dans la défaite.
Quand vous perdez, rappelez-vous que vos émotions négatives apparaissent de manière automatique, que tout le monde passe par là, vous n’y pouvez rien, chacun aura sa manière de se confronter à elle, et y réagir.
Essayer de laisser passer vos émotions devant vous comme un train qui passe, rappelez-vous que c’est momentané, que c’est une réaction chimique cérébrale normale et que vous êtes dans un processus d’apprentissage.
Apprenez à côtoyer vos émotions sans qu’elles vous dominent.
Lorsque vous subissez un échec, émotionnellement pour beaucoup c’est comme si vous rentrez dans un tunnel. Et c’est à vous d’être suffisamment mature avec vos émotions pour que vous puissiez en sortir le plus vite possible, ne vous laissez pas dominer par la colère, le doute, le déni…
Ce n’est pas facile mais si vous y arrivez vous atteindrez vos objectifs plus vite que vous ne le pensez.
Comment lutter concrètement contre ces émotions négatives après un échec ?
Mon conseil c’est de se déconnecter pour un moment.
Comment ? Passer d’acteur à observateur.
Fini d’essayer de se prouver quelque chose, les émotions sont trop chaudes après un échec pour les calmer en continuant de lutter, c’est le moment de changer de rôle.
Accordez-vous un temps pour vous, marcher, regarder un bon documentaire, ouvrez un bon bouquin et observez, cela vous permettra de prendre de la hauteur sur vos revers.
2. Rebondir
Aujourd’hui 6 jours après l’abandon de mon tournoi, je me retrouve à la veille d’un nouveau de 10 rondes prêt à rebondir comme un lion.
D’ailleurs pourquoi l’avoir arrêté totalement en cours de route ?
Pour votre information, c’est la première fois que je le fais de ma vie.
Je ne l’ai pas fait car j’abandonne mes objectifs, au contraire, car je souhaite revenir plus fort. Je me sentais pas dedans et donc décidé de m’écouter en mettant un terme au tournoi qui avait trop mal commencé à mon goût.
Cela m’a libéré du temps pour vivre le processus de cet échec et revenir plus fort pour le prochain événement qui commence demain et les suivants.
L’échec est un excellent moyen de s’améliorer, comme dit précédemment l’échec est nécessaire dans le processus d’apprentissage.
Profitez de vos défaites pour apprendre à connaître vos points faibles et y travailler dessus par la suite.
Vous n’êtes pas capable d’identifier ou de travailler sur vos points faibles seuls, contactez un professeur en cours particuliers (coucou^^) pour vous aider.
Les champions rebondissent très souvent après une défaite, tomber est une fatalité lorsqu’on pratique une discipline, se relever est un choix.
La progression n’est pas linéaire aux échecs
On vous fait croire que vous êtes 100% responsable du résultat de vos parties et c’est en partie vrai, c’est pour ça que nous aimons autant ce jeu, mais pas tout à fait.
Il y’a tout de même un grosse part d’incertitude aux échecs, qui est d’ailleurs difficilement définissable…
On s’en tiendra à dire aujourd’hui, qu’il y’a des jours “avec” et des jours “sans”.
Bien évidemment, nous travaillons tous les jours pour que les jours “avec” soient plus nombreux que les jours “sans” mais l’incertitude dans le résultat de nos parties et belle est bien présente, il faut l’accepter.
D’ailleurs pour vous sentir un peu mieux après un mauvais résultat, rappelez-vous que rares voire nuls sont les joueurs qui font exprès de mal jouer.
Chacun traite de toujours donner le meilleur de lui-même, même votre adversaire.
Voici une autre information qui peut vous aider à relativiser après une défaite.
Je ne sais pas d’où vient la source mais j’ai souvent entendu plusieurs Grands-Maitres m’expliquer que les fruits de notre travail venait en général 6 mois après.
Alors pour conclure, j’aimerai vous rappeler, que dans un monde avec de plus en plus de récompenses instantanées, pour nos cerveaux “débordés d’informations”, images et vidéos que l’on désire en quelques clics, fast-food.
Le jeu d’échecs, lui, reste fidèle à lui-même : pas d’efforts, pas de récompenses.
Pas d’échecs, pas de réussites.
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