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J’ai passé une semaine avec 7 Grands-Maitres Internationaux

La semaine dernière, j’ai été invité dans le cadre d’un tournoi ITT (International Titled Tournament) avec la présence 26 joueurs et la possibilité de faire une norme de MI ou GMI dans le village de Jamundi campagne de Cali en Colombie.

J’étais très bien parti à la ronde 7 pour la norme de MI avec une position gagnante avec les blancs contre un joueur à 2316.

Il ne restait plus qu’à faire 1 sur 2 dans les deux ronde suivantes pour la norme mais malheureusement, je me suis pris les pieds dans le tapis notamment à cause d’une mauvaise décision stratégique dans le milieu de jeu et un zeitnot chaotique.

 

Je finis finalement avec 5/10 et une perte de 2 points elo, ce qui est globalement moyen.

 

En revanche, j’ai énormément appris dans ce tournoi.
Comme indiqué dans le titre, ce n’est pas tous les jours que l’on partage une semaine avec 7 Grands-Maitres Internationaux.

 

J’aimerai profiter de cette newsletter pour vous partager les phrases qui m’ont été adressé qui m’ont le plus marqué et comment je les ai interprétées.

 

GMI Azer Mirzoev 2471 (Azéri) :

“Tu es le plus fort dans les ouvertures, tu obtiens des positions de rêves !”

 

J’ai compris qu’il me disait ça pour me remonter le moral lorsque je perdais des parties en ayant bien commencé.
Cependant il n’avait pas tort, j’ai, dans toutes mes parties, eu le mérite d’obtenir des bonnes positions rapidement, ce qui m’a fortement donné confiance en moi.
En revanche, si je n’ai marqué que la moitié des points, j’ai compris que je devais m’améliorer sur les autres points.

 

GMI Cristobal Henriquez 2587 (Chilien) :

“Je fais 3h de tactiques tous les jours depuis que je suis gamin , il n’y a pas de secret, le travail et la discipline te feront devenir un fort joueur”

 

Ces paroles m’ont motivé et m’ont confirmé ce que je pensais sur comment atteindre le haut niveau. 97% de travail pour 3% de talent font la différence à haut niveau. Le travail finit toujours par payer, patience.

 

GMI Neuris Delgado 2587 (Cubain naturalisé Paraguay) :

(Après la ronde 3)

Il faut que tu joues plus vite, tu obtiens de bonnes positions mais avec 10 minutes à la pendule pour jouer le reste de la partie tout le monde peut faire des erreurs…

 

Attention au perfectionnisme, ne pas se laisser avoir par le luxe de trop calculer en début de partie, si la fin de la partie se jouera en zeitnot.
J’ai eu quelques problèmes de gestion de temps dans quelques parties mais globalement je trouve avoir bien géré mon temps.

 

GMI Christian Cruz 2532 (Péruvien) :

“Aujourd’hui il y’a beaucoup d’informations c’est plus difficile de gagner une partie qu’avant contre les ‘aficionados’, chaque victoire se savoure dans ce tournoi”

 

Ce que Christian veut dire c’est qu’aujourd’hui en quelques clics tout le monde a accès à l’information, il y’a moins d’écarts de savoir entre le GM et le joueur de club. Néanmoins et nous le verrons dans les autres citations j’ai été impressionné par le mental des champions qui fait souvent la différence en fin de partie.

 

GMI Cristobal Henriquez 2587 (Chilien) :

“Savoir ne pas être trop triste après une défaite est fondamental pour devenir un fort joueur, les émotions et le bon jeu ne font pas ménage, il faut que tu apprennes à être fort sur ce point”

 

Les joueurs latinos m’ont vraiment impressionné sur le point de la résilience et de la gestion des émotions. Une défaite ne doit pas en entrainer une autre, au contraire, c’est un apprentissage.
Il faut accepter et et avancer sinon tu subis et ce n’est pas une bonne chose pour le tournoi, une carrière échiquéenne.

Restez positif malgré les mauvais résultats est fondamental pour progresser aux échecs.

 

Anthony Paredes 2217 (Péruvien) (+130 points et deux normes de MI sur ces deux derniers tournois)

 

“Savoir gérer ses émotions lors d’une partie est tellement important à haut niveau, il faut savoir être patient. Parfois tu vas te retrouver avec un avantage rapidement (+1 ou +2) contre un GM, sauf qu’un GM ça ne fait pas beaucoup d’erreurs, donc savoir maintenir l’avantage sans tout envoyer c’est pas chose facile. Il faut apprendre à patienter, les parties sont parfois longues à gagner, il faut être patient, aller aux toilettes se rafraichir, puis jouer calmement, sans précipitations.”

 

Même si ce joueur est de loin le moins bien classé de tous les cités, c’est surement le conseil avec le plus de valeur. J’ai beaucoup aimé cette idée de lutter contre ses instincts impulsifs qui nous clament qu’on devrait gagner rapidement toutes nos positions avec avantages. Eh non ! Au contraire il faut savoir dans certaines situations redoubler d’efforts pour ne pas laisser s’échapper le poisson du filet. C’est aussi ça la beauté du jeu d’échecs, qui offre souvent beaucoup de ressources aux défenseurs.

 

Personnellement, j’ai vraiment senti que faire des tournois en présentiel n’a rien à voir avec le “online”, c’est vraiment incroyable ce que l’on peut apprendre lorsqu’on vit autant d’émotions en si peu de temps. 

Malgré un résultat quantitatif moyen, je me sens ressortir vainqueur de ce tournoi, sur un point qualitatif. 

Ces 10 parties m’ont beaucoup fait progressé et pour moi c’est le plus important.